L’hommage à André Honnorat

À l’occasion du centenaire de la Cité Internationale universitaire de Paris Montsouris (CIUP), vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution prononcée le 6 juin dernier par M. Guy Fouchet, ancien président de l’AECLC, en hommage à Monsieur André Honnorat, ancien Ministre de l’Instruction Publique après la 1ère guerre mondiale et fondateur de la Cité internationale universitaire de Paris

Les personnes trop jeunes pour avoir entendu parler de M. André Honnorat pourront compléter leurs connaissances en cliquant ICI.

Allocution de notre Compagnon Guy FOUCHET, président du comité Montsouris de la XIVe section de Paris de la société des membres de la Légion d’honneur à l’occasion du centenaire de la cité internationale universitaire de Paris, lors de la journée d’hommage à André HONNORAT le 6 juin 2025 dernier. (Seul le prononcé fait foi)

« Le Paradis existe, je l’ai vécu à la Cité internationale Universitaire de Paris ». Cette forte déclaration faite, il y a une quarantaine d’années, par Monsieur Apélélé CREPY, Vice-Président de la Cour Suprême de Côte d’Ivoire, couronne bien le projet visionnaire de Monsieur André HONNORAT.

J’ai moi-même vécu à la Cité universitaire il y a 60 ans, à la Fondation Deutsch de La Meurthe.

Ce n’était pas une Cité dortoir, ni un campus de type anglo-saxon, mais une petite ville au sein de laquelle les résidents pouvaient se rencontrer dans les bibliothèques, les restaurants universitaires, les bars de certaines Fondations bien connues et participer aux activités culturelles et sportives.

Pour André HONNORAT, seuls les résidents pouvaient par une activité commune donner une âme à la Cité.

Il avait été rejoint en cela par le généreux donateur de la Maison Internationale, Monsieur ROCKEFELLER qui écrivait : « J’imagine que le problème le plus compliqué, celui dont la solution demandera le plus de temps, consistera à obtenir des étudiants qu’ils prennent en main dans la Maison l’organisation et le fonctionnement des diverses activités ».

L’ASCUP, association sportive créée en 1946 par les Frères Joseph et Paul MARCEL, et gérée par les résidents eux mêmes, l’a fait avec succès, rejointe ensuite par d’autres associations :

  • l’Alliance Internationale des anciens Résidents de la Cité, fondée en 1947 et reconnue d’utilité publique en 1968, dont Jeanne THOMAS, secrétaire d’André HONNORAT, fut la dévouée animatrice jusqu’à sa mort en 1995 ;
  • le Centre Culturel International (CCI) en 1949 ;
  • et enfin l’Association Internationale des Résidents de la Cité (AIRCUP) en 1953, aujourd’hui remplacée par le Bureau des Résidents.

L’’ASCUP a connu un grand succès, en organisant des rencontres sportives inter fondations.

Madame HONNORAT, dont je tiens à saluer la mémoire, ne manquait pas, chaque année, d’assister aux finales des compétitions sportives inter fondations.

J’ai eu le plaisir il y a deux semaines, d’assister à la remise des Coupes de sports aux équipes vainqueurs de ces compétitons et notamment le Trophée qui porte le nom de Paul MARCEL, une figure de la Cité décédée il y a trois ans.

J’ai d’ailleurs observé que, dans certaines disciplines, des Fondations s’étaient alliées, ce qui allait dans le sens du brassage voulu par les fondateurs, règle qui limite à 50% de nationaux dans les maisons de pays étrangers.

Je tiens à remercier la Cité Internationale universitaire de Paris et la Communauté de communes de la Vallée de l’Ubaye, Serre-Ponçon, Province chère au cœur de Monsieur HONNORAT, de me donner l’occasion de remémorer mes souvenirs et je suis ému car, lors du Colloque qui s’était tenu ici même en décembre 1968 pour le Centenaire de la naissance d’André HONNORAT, j’étais l’étudiant, alors âgé de 26 ans, qui avait été sollicité pour rendre l’hommage des résidents à André HONNORAT, parmi un parterre de hautes personnalités.

J’avais été choisi parce que j’avais présidé l’ASCUP qui en 1967 comptait 3 000 membres actifs et contribuait à une animation très conviviale au sein de la Cité. Il a fallu la persévérance et la ténacité d’André HONNORAT, avec son talent de négociateur, pour mener à bien son projet visionnaire, poursuivi par ses successeurs à la tête de la Fondation Nationale.

L’Histoire et son évolution (décolonisation, crise de mai 1968, troubles dans plusieurs pays étrangers ayant un impact sur la Cité) ont certes nécessité des adaptations, mais les anciens résidents ne manquent pas de rappeler les valeurs fondamentales prônées par André HONNORAT :

Tolérance, Solidarité et Fraternité, « Mens Sana in Corpore Sano », la Cité « germe d’un civisme et d’un nouvel humanisme » contre les nationalismes agressifs.

Ainsi, tous les étudiants qui ont résidé à la Cité internationale universitaire de Paris auront pu se pénétrer des valeurs d’humanisme d’André HONNORAT et redécouvrir cette pensée d’un Berbère, Saint-Augustin : « AIMER SON PAYS, c’est Admettre que les autres puissent aimer le leur ».

Guy FOUCHET